Art is divine

Renaissance à l'italienne

Par Micha Christos

ROYAL ACADEMY OF ARTS

Londres

9 November 2024 – 16 February 2025

 

MICHELANGELO - LEONARDO- RAPHAEL

FLORENCE C,1504

Michelangelo Buonarroti, Studies of Male Heads, Helmets for Soldiers and Facial Features, c.1504.

Pen and brown ink and black chalk on paper, 20.5 x 25.3 cm. Hamburger Kunsthalle, Kupferstichkabinett.

Photo: © Hamburger Kunsthalle / bpk. Photography: Christoph Irrgang 

 Raphael, The Virgin and Child with the Infant St John the Baptist (‘The Esterhazy Madonna’), c. 1508.

Tempera and oil on panel, 28.5 x 21.5 cm. Museum of Fine Arts, Budapest

Michelangelo Buonarroti, Male Nude, c. 1505-06. Black chalk on paper, 40.4 x 22.5 cm. Teylers Museum, Haarlem

Raphael, after Michelangelo Buonarroti, David, c. 1505-08. Pen and brown ink on paper, 39.6 x 21.9 cm. © The Trustees of the British Museum  


 Leonardo da Vinci, The Virgin and Child with St Anne and the Infant St John the Baptist (‘The Burlington House Cartoon’), c.1506-08. C harcoal with white chalk on paper, mounted on canvas, 141.5 x 104.6 cm. The National Gallery, London. Purchased with a special grant and contributions from the Art Fund, The Pilgrim Trust, and through a public appeal organised by the Art Fund, 1962.  

Cette superbe exposition plonge ses visiteurs au cœur de l’époque des génies artistiques du XVIème siècle en Italie. En ces temps forts de la Renaissance italienne, dans l’atmosphère fébrile de la Florence Républicaine vers 1504, la rivalité entre Michel-Ange et Leonard de Vinci ainsi que l’influence que ces deux grands maîtres exercent sur le jeune Raphaël est à son comble pour attirer les plus grands et influents mécènes. Le 25 janvier 1504, les artistes florentins les plus en vue se réunissent pour se concerter sur l’emplacement approprié pour le David de Michel-Ange, presque terminé. Tout juste rentré dans sa ville natale, Leonard de Vinci fait bien sûr parti de ce grand jury. L’exposition présente plus de 40 œuvres et s’ouvre sur la seule sculpture en marbre de Michel-Ange au Royaume Uni, le Taddei Tondo, avec les dessins préparatoires qui lui sont associés. Cette merveille de grâce toute en rondeurs et délicatesse dans son modelé représente la Madone accueillant dans ses bras son Fils fuyant le chardonneret, symbole de sa future « Passion » que lui tend l’Enfant Saint Jean. Ce relief marquera à vie Raphaël comme en témoigne notamment la Madone de Bridgewater, vers 1507-1508 (prêt de la collection Bridgewater, National Galleries of Scotland). L’enfant Jésus dans la même position fuyante cherche du secours dans le regard de sa mère qui pose doucement sur lui ses yeux mi-clos. Disposée à proximité, la peinture tempera huile sur bois inachevée de la Madone d’Esterházy, vers 1508 (Musée des Beaux-Arts de Budapest) s’inspire de l’œuvre de Leonard de Vinci, La Vierge, l’enfant Jésus et sainte Anne en une composition fluide empreinte de calme et de familiarité spontanée. Raphaël auréole saint Jean et le futur Christ du célèbre sfumato cher à Leonard et la Vierge est d’une grande tendresse.


Leonardo da Vinci, A Rearing Horse, c. 1503-05. Red chalk on paper, 15.3 x 14.2 cm.

© Royal Collection Enterprises Limited 2024 | Royal Collection Trust 

La galerie centrale est consacrée au Carton de Burlington House de Léonard de Vinci, vers 1506-1508 (National Gallery, Londres), qui reviendra à la Royal Academy pour la première fois depuis plus de 60 ans. Entre 1500 et 1501, le dessin évoque le moment où Jésus met en demeure sa mère d’accepter sa Passion Future aidé en cela par sa grand-mère qui symbolise par ailleurs l’Eglise. L’exposition culminera avec des dessins mettant en valeur la rencontre mythique entre Léonard de Vinci et Michel-Ange. En 1503, pour célébrer la libération de Florence, son gouvernement avait commandé à Léonard de Vinci une fresque mo numentale, la Bataille d’Anghiari, dans sa salle du conseil nouvellement construite. Fin août ou début septembre 1504, à peu près au moment où le David de Michel Ange était installé sur la ringhiera devant le Palazzo Vecchio, Michel-Ange fut chargé de peindre la Bataille de Cascina qui l’accompagnait. Aucun des deux projets ne fut jamais achevé, mais l’exposition réunira les dessins préparatoires très admirés de Léonard de Vinci et de Michel-Ange provenant de diverses collections à travers l’Europe, y compris un important groupe prêté par Sa Majesté le Roi de la collection royale, offrant un aperçu fascinant de l’approche des deux artistes dans l’élaboration de leurs compositions. C’est Raphaël qui conclue ce merveilleux voyage avec un dessin de 1505-1506, dans lequel il copie avec minutie la scène centrale de la Bataille d’Anghiari de Leonard de Vinci.

 

Un voyage dans le temps au rythme de chef d’œuvres intemporels d’une rare et troublante beauté…

 Michelangelo Buonarroti, The Virgin and Child with the Infant Saint John (The ‘Taddei Tondo’), c. 1504-05. Marble, 106.8 x 106.8 cm. Royal Academy of Arts, London. Bequeathed by Sir George Beaumont, 1830. Photo: Royal Academy of Arts, London, Photographer: Prudence Cuming Associates Limited


Bastiano da Sangallo, after Michelangelo Buonarroti, The Battle of Cascina (‘The Bathers’), c. 1542. Oil on panel, 78.8 x 132.3 cm.

Holkham Hall, Norfolk, Collection of the Earl of Leicester. By kind permission of the Earl of Leicester and the Trustees of Holkham Estate