LA FONDATION CARTIER
Paris
Du 12 Octobre 2024 au 16 Mars 2025
OLGA DE AMARAL
La Fondation Cartier pour l’art contemporain présente pour la première fois en Europe une grande rétrospective d’Olga de Amaral.
Figure incontournable de la scène artistique colombienne et du Fiber Art, elle est née à Bogota en 1932. Après un diplôme d’architecture au Colegio Mayor de Cundinamarca (1951-1952), elle poursuit ses études à l’académie de Cranbrook dans le Michigan (1954-1955), dans la lignée de l’enseignement du Bauhaus allemand.
Elle découvre l’art textile dans l’atelier de tissage de Marianne Strengell, une artiste et designeuse finno-américaine qui privilégie la trame plus que le motif.
L’exposition rassemble près de 90 oeuvres créées entre les années 1960 et aujourd’hui. Ses célèbres créations vibrantes à la feuille d’or côtoient ses pièces abstraites monumentales ainsi que ses premières recherches expérimentales textiles.
Dans les années 60 -70, Olga de Amaral participe aux côtés de Sheila Hicks et Magda lena Abakanowicz au développement du Fiber Art en utilisant de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques empruntées tant aux principes modernistes qu’aux tradi tions populaires de la Colombie.
Loin des murs et de toute catégorisation ses œuvres sont à la fois peintures, sculptures, installations et architectures. A fleur d’âme et de peau, elles enveloppent le public en l’univers intime et sensoriel de cette artiste visionnaire.
Olga de Amaral s’est emparé avec grâce et talent du médium textile et a su utiliser des matériaux aussi différents que le crin de cheval, le gesso ou le lin, la feuille d’or et le palladium.
Telle Arachnée, elle tisse, noue, tresse, entrelace les fils en de somptueuses œuvres tridimensionnelles qui unissent la terre au ciel. Elle a su puiser dans les traditions vernaculaires de son pays comme dans l’art précolombien pour révolutionner l’art textile et lui conférer une modernité au delà du temps et de l’espace.
C’est dans les années 1970 que son amie céramiste Lucie Rie lui fait découvrir la technique japonaise du kintsugi, consistant à réparer un objet en mettant en valeur ses lignes de faille avec de la poudre d’or. Ce métal devient rapidement l’un de ses matériaux de prédilection, lui permettant de transformer le textile en une surface irisée qui diffracte et reflète la lumière.
Trop souvent l’art textile a été relégué au second plan comme simple art décoratif abandonné aux femmes, mais les réalisations d’Olga de Amaral sont audacieuses et non conventionnelles, résolument en lien avec l’art abstrait post Seconde Guerre Mondiale.
Cette rétrospective exceptionnelle montre notamment son apport essentiel à l’avant garde artistique des années 1960, 1970 et 1980. Deux grandes séries lui permettent de déployer son style spontané et expansif inspiré de l’histoire et des paysages de sa terre natale par leurs tonalités et leurs formes évoquant les hauts plateaux de la cordillère des Andes, les vallées et les vastes plaines tropicales, les Estelas (étoiles) et les Brumas (Brume).
Débutées en 1996, les Estelas prennent la forme de stèles dorées, composées d’une structure tissée en coton très rigide et recouvertes d’une épaisse couche de gesso puis de peinture acrylique et de feuilles d’or qui font presque oublier le tissu.
En 2013, Olga de Amaral initie une nouvelle série intitulée Brumas, des tissages aériens en trois dimensions, légèrement mouvants et qui laissent apparaître des motifs géométriques simples directement peints sur les fils de coton.
Cette fois, c’est un nuage, une pluie fine de couleur pure que l’artiste nous invite à traverser. L’architecte franco-libanaise Lina Ghotmeh s’est plongée dans les ins pirations de l’artiste et a créé un paysage de pierres d’ardoise pour unir intérieur et extérieur.
Elle a ainsi placé les œuvres d’Olga de Amaral en une nature minérale et rocailleuse.
Elle a tissé l’espace de la Fondation Cartier pour emmener les visiteurs en un voyage intemporel au cœur des œuvres, de leurs sensations et de leurs émotions
Les œuvres d’Olga de Amaral figurent dans de grandes collections publiques et privées à travers le monde, dont la Tate Modern, le MoMA, le musée d’Art moderne de la Ville de Paris ou l’Art Institute of Chicago. Olga de Amaral a été nommée “Visionary Artist” par le Museum of Art & Design de New York en 2005 et reçoit le Women’s Caucus for Art Lifetime Achievement Award en 2019.
Le Museum of Fine Arts de Houston lui a consacré une grande exposition intitulée To Weave a Rock en 2021.
Cette artiste a rencontré en la couleur une amie dont elle a compris le langage et en a rêvé les formes qui ont pris vie entre ses mains en une géométrie sacrée et intemporelle.
«En construisant des surfaces, je crée des espaces de méditation, de contemplation et de réflexion.
Chaque petit élément qui compose la surface est non seulement signifiant en soi, mais entre en résonance avec l’ensemble, tout comme l’ensemble entre profondément en résonance avec chacun des éléments qui le composent.»
Olga de Amaral